Les Dessins du Souvenir

Chapitre 1 : Un matin comme les autres

Louis se réveilla ce matin-là comme tous les autres jours. Le soleil filtrait à travers les rideaux de sa chambre, créant des motifs lumineux sur son tapis bleu. Il se leva, s'étira et se dirigea vers la cuisine où l'odeur du pain grillé flottait dans l'air. Sa mère, Anne, préparait le petit-déjeuner, tout en chantonnant une douce mélodie. Louis aimait ces moments simples, où rien ne semblait pouvoir venir perturber leur routine.

« Bonjour, mon champion ! » sourit sa mère en l'apercevant. « Prêt pour une nouvelle journée ? »

Louis hocha la tête, tout en grignotant un morceau de pain. « Oui, mais j'espère que cette fois, j'aurai moins de devoirs que la semaine dernière. »

« On ne sait jamais, peut-être que ton professeur a décidé d'être clément », répondit Anne avec un clin d'œil.

Après le petit-déjeuner, Louis enfila son sac à dos, ajoutant son carnet de croquis qu'il emportait partout avec lui. Dessiner était sa passion. Il aimait créer des mondes imaginaires, peuplés de créatures fantastiques, et il espérait un jour devenir un grand illustrateur.

Chapitre 2 : Une nouvelle inattendue

La journée d'école passa lentement. Les mathématiques, l'histoire et même le français semblaient interminables. Louis ne pensait qu'à une chose : dessiner. À la récréation, il se mit à l'ombre d'un grand chêne avec ses amis, Lucas et Emma. Ils parlaient de leurs projets pour le week-end.

« Je vais à la piscine, et toi ? » demanda Lucas.

« Je vais essayer de finir mon dessin pour le concours de l'école », répondit Louis, enthousiaste.

Cependant, en rentrant chez lui, il sentit que quelque chose n'allait pas. Sa mère attendait dans le salon, le visage pâle et inquiet. Louis s'approcha, le cœur battant.

« Maman, qu'est-ce qui se passe ? »

Anne prit une profonde inspiration. « Louis, j'ai une mauvaise nouvelle. Ton grand-père est tombé malade. Les médecins disent qu'il n'est pas bien… »

Louis sentit un frisson parcourir son dos. Son grand-père, avec qui il avait tant partagé, était toujours si plein de vie. Il se remémorait les histoires qu'il lui racontait, ses rires et ses blagues. « Il va s'en sortir, n'est-ce pas ? » demanda-t-il, la voix tremblante.

« Nous espérons tous que oui, mais il faut être préparé à tout », répondit sa mère, la voix douce mais ferme.

Chapitre 3 : L'angoisse de l'incertitude

Les jours passèrent, et Louis se sentit de plus en plus lourd. Il ne pouvait s'empêcher de penser à son grand-père. Chaque nuit, il imaginait des scénarios où tout irait bien, mais chaque matin, la réalité revenait le frapper. Son grand-père était toujours à l'hôpital, et Louis n'avait pas pu le voir.

Un soir, il se retrouva devant son carnet de croquis. Les pages blanches semblaient le regarder, attendant qu'il y dépose ses pensées. Mais les mots et les dessins restaient bloqués, comme s'ils étaient pris au piège dans son cœur.

« Maman, pourquoi est-ce que ça arrive ? » demanda-t-il, les larmes aux yeux. « Pourquoi les gens que nous aimons doivent-ils partir ? »

Anne s'assit à côté de lui, prenant sa main. « C'est une question très difficile, mon chéri. La vie est pleine de mystères. Parfois, les gens partent parce que leur temps est venu. Mais cela ne signifie pas qu'ils ne nous aiment pas ou qu'ils ne sont pas là d'une certaine manière. »

« Mais je ne veux pas qu'il parte ! » cria Louis, la colère et la tristesse se mélangeant en lui. « Je ne comprends pas ! »

« Je sais, mon cœur, je sais. C'est normal de se sentir ainsi. Parler de ce que tu ressens peut aider », murmura-t-elle.

Chapitre 4 : Un dernier adieu

Le lendemain, Louis et sa mère reçurent un appel. Son grand-père était parti. La nouvelle frappa Louis comme un coup de poing. Il ne pouvait pas y croire. Il se mit à pleurer, le cœur brisé. Cette fois, il ne pouvait plus ignorer la réalité.

Le lendemain de la nouvelle, ils se rendirent à l'hôpital pour dire un dernier au revoir. Louis se tenait la main de sa mère, le cœur lourd. Il se sentait perdu, comme un navire sans boussole. Arrivés dans la chambre, il aperçut son grand-père, paisible, endormi. Il avait toujours eu cette lueur dans les yeux, cette joie de vivre qui illuminait même les journées les plus sombres.

« Je t'aime, Papi », murmura Louis, la voix pleine de chagrin. « Je te promets de ne jamais oublier tout ce que tu m'as appris. »

Anne, les larmes aux yeux, le prit dans ses bras. « C'est bien de parler, Louis. Gardons son souvenir vivant dans nos cœurs. »

Chapitre 5 : La cérémonie

Les jours qui suivirent furent emplis de tristesse, mais aussi d'amour. La famille s'était réunie pour la cérémonie en mémoire de son grand-père. Louis avait dessiné un grand panneau avec des souvenirs de leur temps ensemble. Des rires, des histoires, des moments précieux. Il le plaça sur une table, espérant que tous ceux qui viendraient pourraient voir à quel point son grand-père était spécial.

Lors de la cérémonie, Louis se sentit partagé entre la tristesse et la célébration de la vie de son grand-père. Les gens partageaient des histoires, des rires et des larmes. Louis écouta attentivement, réalisant que son grand-père avait touché tant de vies.

Lorsque vint son tour de parler, il se leva, le cœur battant, mais déterminé. « Mon grand-père m'a appris à aimer la vie, à dessiner mes rêves et à ne jamais abandonner. Il m'a appris que même si quelqu'un nous quitte, son amour demeure en nous. Je vais le garder vivant à travers mes dessins. »

Chapitre 6 : Le chemin de la guérison

Après la cérémonie, Louis se sentit plus léger, comme s'il avait partagé une partie de son chagrin avec les autres. Les jours suivants, même s'il lui arrivait de pleurer, il commença à se souvenir avec tendresse des moments passés avec son grand-père. Il prit son carnet de croquis et dessina, cette fois avec un nouveau désir : celui de garder son héritage vivant.

Il dessina leur jardin, leurs pique-niques, et ce regard amusé que son grand-père avait toujours eu en lui racontant une blague. Chaque trait de crayon était comme un hommage à l'homme qu'il avait aimé.

« Regarde, Maman ! » s'écria-t-il un jour en lui montrant un dessin. « C'est Papi et moi, en train de pêcher. »

Anne sourit, les larmes aux yeux. « C'est magnifique, Louis. Il serait tellement fier de toi. »

Chapitre 7 : Un nouveau départ

Avec le temps, Louis comprit que la mort faisait partie de la vie. Bien que la perte de son grand-père lui laissait un vide immense, il savait maintenant comment en parler, comment se souvenir. Il avait appris à exprimer sa tristesse et à partager ses sentiments.

Louis décida d'organiser une exposition de ses dessins à l'école, dédiée à son grand-père. Il invita tous ses camarades, sa famille, et même des amis de son grand-père. Ce jour-là, le gymnase de l'école s'illuminait de couleurs, de souvenirs et d'amour. Les gens souriaient en regardant les dessins, se remémorant leurs propres histoires.

« Merci, Louis, pour ce moment », dit un de ses amis. « C'est vraiment beau ce que tu as fait. »

Louis se sentit fier, mais surtout, il se sentait en paix. Il avait appris que l'amour ne disparaît jamais, qu'il vit à travers nos souvenirs et nos actions.

Chapitre 8 : Les leçons de la vie

Au fur et à mesure que les semaines passèrent, Louis continua à dessiner, mais il commença également à écrire. Ses histoires prenaient forme, inspirées par les souvenirs de son grand-père et les leçons qu'il lui avait enseignées. Chaque page était un hommage, un moyen de partager leur lien spécial.

Louis réalisa que même si son grand-père n'était plus là physiquement, il serait toujours présent dans son cœur. La mort n'était pas la fin, mais une nouvelle façon de garder ceux que l'on aime vivants à travers nos souvenirs et nos histoires.

Il se leva un matin, plein d'énergie, décidé à commencer un nouveau dessin. « Une nouvelle aventure m'attend », murmura-t-il en souriant, prêt à embrasser la vie avec tout l'amour qu'il avait hérité.

Car au fond, chaque jour était une nouvelle page blanche, prête à être remplie d'histoires, de rires et d'amour, et Louis savait qu'il n'était jamais seul.