La bétise du petit elfe Farfadou
Le petit elfe Farfadou jouait avec son ami Gadouille et sa sœur Gadelle, dans les alentours de la maison de M. et Mme Noël. Il était très malicieux et il collectionnait les bêtises. Il avait décidé qu'il était capable de conduire le traîneau du Père Noël. Gadouille et Gadelle qui étaient plus raisonnables avaient bien essayé de le dissuader, mais rien à faire.
Le lendemain, Farfadou se dirigea vers l'écurie des rennes. Il en prit un au hasard, l'accrocha au traîneau et monta dedans. Il prit les lanières, fit « Ha Ho ! Envole-toi », mais rien ne se passa.
En baissant la tête, il aperçut un petit sac. Il l'ouvrit, il y avait de la poudre scintillante dedans. Il en prit une bonne poignée qu'il lança sur le petit renne. Celui-ci éternua, puis décolla à une telle vitesse que Farfadou faillit tomber du traîneau.
Niky le petit renne qui était un apprenti se mit à faire des cabrioles, un coup à droite, un coup à gauche et hop un saut périlleux en arrière. Farfadou se retrouva la tête en bas, il se retenait comme il le pouvait aux harnais. Malheureusement Niky se mit à se cabrer et le petit elfe ne put se retenir plus longtemps et se mit à tomber... tomber….. tomber….
Le petit renne, ne sentant plus de tension pour le guider, repartit tranquillement vers la maison du Père Noël.
Quant à Farfadou, il atterrit lourdement sur terre. Il entendit un « Aïe ». Il se retourna et aperçut une petite souris qui se tenait la queue en soufflant dessus.
- Excusez-moi ! dit Farfadou
- Tu aurais pu faire attention tout de même. Regarde ma queue, elle est toute tordue.
Elle le dévisagea.
- Mais tu es un elfe du Père Noël ? Que fais-tu ici, à quelques jours de Noël.
Farfadou voulut répondre, mais il se mit à bégayer. Ses joues étaient rouges de honte.
- Ha ! Je comprends, tu as voulu jouer avec le traîneau et tu es tombé.
Le petit elfe se tordait les mains dans tous les sens.
- Oui. Dit-il timidement.
- Et bien, quand le Père Noël l'apprendra, tu pourras être sûr que la punition sera de taille. Mais... il te manque une chaussure ?
Farfadou regarda ses pieds.
- J'ai dû la perdre pendant ma chute.
- Je m'appelle Souricette, et toi ?
- Farfadou, répondit-il.
Bon, il te faut rentrer chez toi, je vais t'emmener voir Melchyor, lui seul pourra t'aider. C'est un hibou grincheux, mais il connaît bien le Père Noël.
Farfadou suivit Souricette vers la forêt, en espérant que Melchyor sera de bonne humeur et qu'il acceptera de l'aider.
Le Père Noël est en colère
Pendant ce temps-là, dans la maison du Père Noël, les lutins étaient affairés à fabriquer des jouets. Gadouille et Gadelle se regardaient, inquiets, car il n'avait pas de nouvelles de Farfadou. Un grand « HO HO HO ! » retentit dans la pièce.
- Bonjour mes petits lutins. Un de vous pourrait-il m'accompagner dans l'écurie, j'aimerais inspecter le traîneau et voir si mes rennes sont en bonne santé.
Gadouille se présenta devant lui en essayant de faire bonne figure.
Arrivé à l'écurie, le Père Noël aperçut une porte d'un box qui était ouverte. Puis, il s'approcha de son traîneau.
- Que fait Niky attelé ? Qui a touché au traîneau ? Dit-il visiblement en colère.
Il inspecta l'attelage, il n'avait rien de grave, hormis de la poussière magique un peu partout sur le traîneau. Il détacha le petit renne et demanda à Gadouille de le ramener dans son box et de le nettoyer. Puis, il referma le sac. Il commença à essuyer quand il remarqua quelque chose sous le siège. C'était une petite chaussure d'elfe.
- Mmmhh ! Dit le Père Noël, je crois que je tiens le petit chenapan.
Il convoqua tous ses lutins dans la grande salle. Il leur demanda de se mettre en ligne et de tendre les mains. Il inspecta leur pied, pas de chaussure manquante, et aucune main ne brillait. Il prit la petite chaussure et la présenta aux lutins.
- À qui appartient cette chaussure ?
Il les regarda les uns après les autres.
- Où est Farfadou ?
Il observa Gadelle. Elle baissait la tête et regardait ses chaussures.
- Gadelle, où est ton frère ? Demanda-t-il ?
- Je ne sais pas Père Noël, il voulait essayer le traîneau, mais il n'est pas rentré.
- Bon et bien tant pis pour lui. Dit-il en colère, je n'ai pas le temps, à l'approche de Noël, de m'occuper de lui. Je verrai ça après.
Sur ces paroles, il repartit dans les ateliers avec les lutins.
Retour au pays de Noël
Dans la forêt de Tibois, Souricette et Farfadou arrivèrent au pied d'un arbre magnifique. La petite souris grimpa pour arriver à la hauteur d'un trou énorme.
- Melchyor ? Dit-elle doucement.
- Qui me dérange dans ma sieste. Répondit-il d'un ton énervé.
- C'est Souricette, Nous avons un problème assez urgent, si vous voulez bien venir voir.
Le hibou grommela, s'étira et s'envola sur le bord du trou de l'arbre. Il regarda et écarquilla les yeux en voyant le petit elfe.
- Et bien, en voilà une histoire, mais que fait un lutin du Père Noël ici, tu ne devrais pas être en train de travailler dans les ateliers ?
- Si Melchyor, répondit Souricette, mais il est tombé du traîneau.
- Tombé du traîneau ? Répéta-t-il ? Ho ! Et mon ami le Père Noël, où était-il ?
En voyant l'air gêné de Farfadou, le hibou comprit ce qui s'était passé.
- Tu n'aurais pas joué avec le traîneau par hasard ? Et bien, je ne voudrais pas être à ta place quand le Père Noël saura ce qui s'est passé. Bon, je veux bien t'aider. Attendez-moi ici.
Melchyor étendit ses grandes ailes et s'envola vers le ciel. Farfadou et Souricette ne le quittaient pas des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse dans les nuages.
Quelques heures plus tard, qui leur parurent une éternité, le grand hibou réapparut.
- Tu as de la chance Farfadou, le Père Noël veut bien t'aider à rentrer, mais il ne faudra pas que tu loupes le rendez-vous, car tu seras obligé de rester ici jusqu'à Noël prochain.
Le soir de Noël arriva. Melchyor dit à Farfadou de monter sur son dos et de s'accrocher.
- Je vais monter le plus haut possible. Quand tu apercevras l'échelle magique, il faudra que tu sautes pour t'y accrocher. Ne la lâche pas, sinon tu sais ce qui t'attend.
Le petit lutin se retourna pour dire au revoir à Souricette et la remercier. Triste malgré tout de quitter son amie. Melchyor déplia ses grandes ailes et s'envola le plus haut qu'il le pouvait. Ils entendirent des clochettes et aperçurent quelque chose qui descendait. C'était l'échelle magique. Farfadou se mit debout, Melchyor l'envoya en l'air le plus fort qu'il le pouvait. Le petit elfe attrapa de justesse le bout de l'échelle et s'y cramponna. Il commença à grimper, puis se retourna pour saluer le grand Hibou. Arrivé en haut de l'échelle, il fut accueilli par le Père Noël qui lui tendit sa petite chaussure qui avait laissé dans le traîneau.
- Installe-toi sur le siège, nous verrons pour la punition plus tard. Pour le moment, puisque tu es là, tu vas m'aider à distribuer les jouets aux enfants.
Farfadou était aux anges. Il avait fait une grosse bêtise, mais il avait maintenant de nouveaux amis sur terre, et il aidait le Père Noël dans sa distribution de cadeaux. Que demander de plus.
Revenu de sa tournée, il dit à Farfadou qu'il devra s'occuper des écuries, des rennes, et nettoyer le traîneau pendant le reste de l'année. Le petit elfe était content, la punition n'était pas trop dure pour lui. Il avait des nouveaux amis et il avait fait la distribution dans le traîneau avec le Père Noël.
La vie s'écoulait doucement dans le village de M. et Mme Noël. Gadelle et Gadouille venaient aider Farfadou dans les écuries, pour qu'ils puissent aller jouer tous ensemble. Il pensait souvent à ses nouveaux amis. Il les reverrait peut-être un jour.